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MIROIR D'IMAGES,

MIROIR DE LUMIÈRE 

Bien que le miroir a pour fonction de produire une image virtuelle, la rencontre avec une vive lumière peut nous éblouir, voir nous aveugler. Du reflet à l’éclat, du miroir d’images au miroir de lumière, le double aspect du miroir permet de basculer d’une reproduction exacte à une surface du vide. En somme, le miroir est un espace de médiation.

 

Au préalable, lors de la fabrication des téléidoscopes, j’envisageais une vision monoscopique de ce que ces structures pouvaient engendrer. À ce moment-là, il m’était impossible de prévoir ce qui surviendrait réellement de leurs mises en espace.  Une séance de cinq jours d’expérimentation au CDEx permet d’expérimenter la co-productibilité des rétroprojecteurs trafiqués, des matières cristallisées et des téléidoscopes de différentes tailles.

 

Mise en espace  -1-  

Le Miroir d'images : Le miroir kaléidoscopique  

La première expérimentation, met en espace un rétroprojecteur et des téléidoscopes sans qu’il y ait d’interactions ou d’incidences entre eux. D’une part, un rétroprojecteur falsifié diffuse au mur une image éclatée composée de matières minérales déposées à même la surface lumineuse. Des caches, disposées au pourtour de cette surface, redéfinissent le cadre de la projection en une forme géométrique irrégulière. À la tête de l’appareil, l’insertion d’un prisme optique en verre morcelle la projection en un jeu de motifs et de symétries dispersées. D’autre part, des téléidoscopes suspendus derrière le rétroprojecteur, en direction de la projection, invitent les visiteurs à y insérer le regard tel des instruments de vision. Disposés ainsi en tant qu’instruments optiques, les téléidoscopes fragmentent la projection en une perception morcelée -voir cristallisée.  

 

Mise en espace -2-

Le miroir de lumière : Le miroir de réflexion

Une seconde mise en espace a permis d’expérimenter l’interaction de téléidoscopes avec un rétroprojecteur modifié. Les téléidoscopes, disposés entre le rétroprojecteur et sa projection, forment un mur ajouré de par leurs empilements ordonnés les uns sur les autres. La lumière, qui rase leurs parois, les illumine de manière théâtrale. Par conséquent, ils obstruent la projection qui se pare d’ombres aux arrêtes définies. En contrepartie, la lumière qui traverse leurs ouvertures se constelle en une myriade de réflexions et juxtapose, par le fait même, de nouvelles formes lumineuses à l’image projetée.


 

Mise en espace -3-

Le miroir de lumière : Le miroir de diffraction

Ces divers expérimentations et déplacements des instruments dans l’espace ont permis de découvrir, par hasard, que dans certaines conditions précises, les téléidoscopes diffractaient la lumière. En effet, lorsque ceux-ci sont positionnés aux limites périphériques du faisceau lumineux, la lumière effleure les surfaces des miroirs, ce qui dévie et interfère son ondulation. Le faisceau poursuivant sa trajectoire rencontre la première surface (dans ce cas-ci le mur) qui rend visible son spectre lumineux.   


 

Le Miroir de lumière, un seuil de transition

C’est en expérimentant avec la lumière que se sont révélés leurs différents potentiels. Entre autres, le phénomène de diffraction survenu comme une apparition inattendue a eu un effet de sérendipité. L’ensemble de ces découvertes surpasse les attentes initiales de la recherche, qui s’engage à présent vers l’expérimentation de phénomènes lumineux.

 

Les apparitions de ces comportements de la lumière impliquent, au montage, une acuité accrue et une précision quant aux orientations sensibles entre la source lumineuse et les miroirs. Le simple déplacement de l’un des instruments altère (ou perturbe) les phénomènes lumineux et se répercute sur l’ensemble. Ces expériences changent mon rapport aux objets et à l’espace. Les constituantes tangibles (téléidoscopes, sources lumineuses, murs) de même que les constituantes non tangibles (la lumière, les espacements) deviennent tout aussi essentielles qu’effectives. La mise en espace se déploie avec les composantes, mais surtout dans l’espacement entre ceux-ci. Car c’est dans cet intervalle sensible que le potentiel entre l’invisibilité des phénomènes et leurs manifestations se situe. De ce fait, l’expérimentation s’engage au niveau spatial, en tenant compte des répercussions lumineuses et des effets de projection.

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